"... je suis au bord du ravin en train de me demander pour qui compte ma vie, ma souffrance... mon ventre qui se tort de douleur depuis l'enfance. Et ce mépris de moi en est un de trop après tous les autres ..."
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Page 522 - En prenant l'allure d'une peste moyenâgeuse, le cancer ne
met pas que les médecins en échec. Il nous parle à tous. Il remet la santé au cœur d'un débat philosophique collectif. Il nous dit que nous récoltons ce que nous avons semé. Dans une ultime leçon
de vie, il nous apprend que LE POUVOIR n'est pas dans la DOMINATION du corps physique mais dans la SOUMISSION à ses règles de fonctionnement.
Sylvie Renault
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RESSOURCES
Collectif de personnes atteintes du syndrome d'hypersensibilité chimique multiple FRANCE
MCS 12 av du Plateau des Glières 86000 Poitiers
Association de victimes du mercure
Non au Mercure Dentaire
Boîte Postale 718
50107 Cherbourg Cedex
http://www.non-au-mercure-dentaire.org
Extraits du livre
Page 507
A partir du moment où la médecine a confisqué la réflexion sur la santé, la déresponsabilisation de la personne s'est faite automatiquement. Cette phase d'infantilisation était indispensable pour légitimer l'installation du corps médical au pouvoir. Dans ces conditions, les gens sont totalement désorientés devant une littérature qui replace la responsabilité de leur santé entre leurs mains. Comment trancher sur une matière dans laquelle on ne se croit pas compétent ? Et pourquoi réfléchir sur une question qu'on a déjà déléguée à des experts ?
Page 509
En écrivant mon histoire d'amour avec Yann, j'avais raconté sans le savoir mais avec une grande précision, le parcours typique d'une intoxiquée aux métaux lourds. Je ne l'aurais pas mieux écrite si j'avais su à quoi elle servirait. Par la fine description de mes symptômes, de mes souffrances et des difficultés relationnelles qui en résultaient, elle constituait une excellente base d'identification pour les lecteurs qui souffraient du même empoisonnement. En y reconnaissant leurs propres difficultés, ils comprendraient que leurs problèmes ne résultaient pas d'un dysfonctionnement spontané de leurs organes (comme on voulait le leur faire croire), mais de l'introduction d'un poison dans leur sang. Et pour en faire une pièce à conviction en béton, il suffirait d'y ajouter ma rencontre avec le dentiste.
Page 511
Comme toutes les femmes dans cette situation, j'ai été perçue par les médecins et par mes amants comme une névrosée somatisante, ce que je n'étais pas. A travers ce malentendu, je me sentais très seule avec mes amants et très mal soignée par les médecins, que ma souffrance n'empêchait pas de dormir. Ils ne savaient que me donner des antibiotiques ou l'adresse d'un psychiatre. Mais je n'en ai jamais consulté parce que je savais depuis mes six ans que j'avais du poison dans le corps. Rien à voir avec des troubles psychologiques. Et depuis cet âge, je n'attendais que mon retour à mon état d'origine, par n'importe quel moyen sauf par une psychothérapie.
Mais combien de femmes dans mon cas avaient ma lucidité ? Beaucoup d'entre elles étaient sûrement sous antidépresseurs, dont certaines étaient même déjà internées. Dans leur terrible solitude, identique à la mienne, parce que causée par le même poison, ma biographie espérait être une délivrance, en reflétant leur situation de victimes de la médecine, abandonnées par elle. Je voyais mon texte comme la clé d'une porte qu'on se passe entre prisonnières. Et la suite me donna raison car je reçus de nombreuses lettres de remerciement de mes lectrices qui avaient repéré leur intoxication mercurielle en comparant leur parcours avec le mien.
En prenant du recul sur ma biographie, je réalisai qu'elle parlait d'empoisonnement de la première à la dernière page mais sans jamais y faire figurer ce mot. Sans mettre un poison en cause, elle en exprimait pourtant les conséquences désastreuses avec une fidélité scrupuleuse. Si elle n'expliquait pas ma souffrance, elle la décrivait avec une authenticité et une force inouïe, comme pour l'empêcher de tomber dans l'oubli. Plus que d'en parler, elle l'incarnait. Elle était née pour la porter, dans les pages de mon journal intime. Sans rien savoir des origines du mal, elle criait : « En tous cas j'ai mal et tout le monde s'en fout ». En la relisant, j'y entendis mon cœur hurler sa douleur au monde, sous ses mauvais traitements... et le supplier d'arrêter. Car je n'avais jamais de répit. Respirer, avaler, digérer, ovuler, dormir, discuter, travailler, faire l'amour... tout était pénible à ce corps incendié par le poison. Et mon plus grand supplice était de renoncer à l'amour à cause de ma maladie.
En croyant écrire à Yann, j'avais écrit à la société sans le savoir, pour l'interpeller sur la violence qu'elle s'autorisait dans une indifférence totale. Car personne ne m'aidait, ni ma famille, ni mes amis, ni mes collègues et encore moins les médecins, qui m'avaient pourtant mise dans cet état. Rien n'était fait pour soulager ma peine, pas même le moindre projet dans cette direction. On m'écoutait puis, qu'on me croie ou non, on me laissait seule face à mon destin. Et cet abandon me détruisait plus assurément que le poison lui-même.
Page 515
J'étais donc à la fois détective et victime dans ces comptes-rendus d'enquête qui couvraient une trentaine d'années et convergeaient tous vers la même conclusion : l'implication de produits chimiques dans la diminution de mon intégrité. Ce lourd bilan disait beaucoup de choses. En prouvant d'abord que la chimie avait nui à ma santé, il disait aussi que la médecine nuisait à la santé publique. Car la plupart des produits en cause dans mon empoisonnement m'avaient été administrés par elle. Et si le risque existait pour moi, il existait pour tous. Je le vérifiai en prenant du recul sur la situation sanitaire, qui était catastrophique, alors que la santé publique était placée sous l'empire de la médecine.
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La guérison n'est pas à inventer. Elle n'a pas attendu que l'homme fût intelligent pour exister. Comme le processus de l'évaporation ou de l'apesanteur, elle "est", a toujours été et sera toujours. Rien ni personne n'y changera quoi que ce soit.
Ce n'est pas par hasard si le verbe "guérir" est intransitif. Car on ne guérit jamais "quelque chose". On guérit "tout court". Dans cette formulation, le corps n'est jamais objet. Il est sujet car c'est lui qui guérit. Et s'il est sujet, il est celui qui agit. Je salue cette magnifique grammaire, qui reconnaît au corps physique son autonomie et sa force de guérison, qui est vérifiable par la simple observation. Car si l'hygiène ou un plâtre interviennent utilement dans la guérison d'une plaie, d'une coupure ou d'une fracture, ce n'est qu'en soutenant ce processus. Mais ils ne le remplacent jamais.
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Je voulais aussi témoigner de ce que je devais à l'homéopathie. Car elle m'avait portée comme jamais aucun médicament allopathique ne l'avait fait. Le récit de mon quotidien le rapportait largement. Cette médecine fut la première branche à laquelle je m'accrochai pour soulager mes douleurs. C'était huit ans avant ma rencontre avec le dentiste. A partir de là, elle fut mon soutien le plus puissant et le plus fidèle pour toujours, face au drame de ma vie. Elle répondit à toutes les urgences, aussi bien sur le corps physique que sur le psychisme. Le matin, elle me donnait la force d'aller travailler et le soir, elle m'aidait à m'endormir. Entre temps, elle avait fait reculer un mal de gorge ou de vagin. Elle m'empêcha aussi de sombrer dans la dépression. Sans elle, j'aurais sans doute fini en hôpital psychiatrique, comme beaucoup d'intoxiqués mercuriels. Son entrée dans ma vie fut donc providentielle.
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Pendant des millénaires, les psychismes ont servi intelligemment les corps physiques sans écart. Mais aujourd'hui, nos psychismes renversent le pouvoir. Par la prétention d'être des entités séparées du corps, ils ne le servent plus. Et par celle d'être savants, ils se l'approprient, l'exploitent et le corrigent. Quand celui-ci fléchit sous leurs mauvais traitements, ils le battent à coup de drogues pour augmenter ses rendements. S'il est fatigué, il reçoit des dopants. Si la maladie l'empêche d'aller travailler ou à l'école, il reçoit des médicaments. En un mot, ils le mettent en esclavage. Mais cela n'a qu'un temps. Au bout de leur bêtise, « les savants » s'agenouillent aussi car ils sont enchaînés pour la vie à leurs esclaves. Et l'on comprend trop tard que le corps physique n'appartient à personne. C'est parce que les psychismes individualistes sont des prédateurs qu'ils tombent sous la prédation de la chimie, car c'est elle qui leur donne le pouvoir de détruire leur corps physique. Mais en détruisant l'humanité, la chimie s'agenouillera aussi car elle en fait partie. Telle une apprentie sorcière, elle se brûlera à ses propres expériences.
Le corps humain... un maître.
Depuis l'installation de l'industrie chimique, nos corps physiques répondent à notre dissidence par des signaux d'alarme, sous la forme de maladies dégénératives. Mais nous n'avons pas su lire leurs messages. Alors les maladies ont été de plus en plus graves, jusqu'à l'hécatombe cancéreuse. En prenant l'allure d'une peste moyenâgeuse, le cancer ne met pas que les médecins en échec. Il nous parle à tous. Il remet la santé au cœur d'un débat philosophique collectif. Il nous dit que nous récoltons ce que nous avons semé. Dans une ultime leçon de vie, il nous apprend que le pouvoir n'est pas dans la DOMINATION du corps physique mais dans la SOUMISSION à ses règles de fonctionnement. Car lorsqu'il est bien nourri, il est incroyablement fort et met sa force à notre service. Il nous dit que la vie est au bout de la coopération et la mort au bout de la compétition, tout en nous laissant le choix. Mon histoire le démontrait et mon livre en serait le porte-parole. Car c'est en rendant d'abord du pouvoir à mon corps, et sans discuter la méthode, que j'en ai retrouvé.
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La chimie étant un processus sociétal, elle ne reculera pas devant une personne. Pour qu'elle recule, il faudrait d'abord que nous comprenions qu'elle nous nuit plus qu'elle ne nous sert.